Nous nous réjouissons de l’adoption, début octobre, par les députés, du projet de loi Pacte qui entre autre dresse les contours du futur PEA Jeunes. Ce produit qui s’adresse à des jeunes âgés de dix-huit à vingt-cinq ans à la charge de leurs parents leur permettra de se familiariser avec l’investissement en actions dans une optique de long terme.
Ce plan d'épargne en actions ouvert auprès d'une banque ou d'une compagnie d'assurances pourra être alimenté en numéraire dans une limite de 25 000€. Les sommes totales versées sur les PEA jeunes et sur ceux des parents ne devront pas excéder le plafond autorisé : 150 000€ pour une famille monoparentale ou 300 000€ pour un couple disposant chacun d'un PEA.
Le PEA Jeunes se transformera en un PEA ordinaire une fois que son détenteur sera sorti du foyer fiscal de ses parents, au plus tard à ses 25 ans. L'objectif n'est pas de créer une nouvelle niche fiscale pour les contribuables, mais d'inciter à la mobilité des capitaux et à l'investissement productif. Ce produit a donc une vertu aussi éducative que patrimoniale.
Ce projet, soutenu de longue date par l'Association nationale des sociétés par actions qui regroupe les principaux groupes français cotés en Bourse, est destiné à orienter l'épargne vers nos entreprises qui ont besoin de se financer pour accélérer leur développement et créer des emplois.
Le PEA Jeunes séduit les boursiers, mais sa mise en place effective est loin d'être acquise. Cette mesure incluse dans la loi Pacte n'a aucune chance d'être adoptée avant le printemps 2019, car le Sénat doit examiner entre-temps le projet de loi de finances et celui de financement de la Sécurité sociale. Plus regrettable, les banques sont très réservées sur le sujet. La Fédération bancaire française s'inquiète déjà des investissements importants à venir pour ce nouveau produit. Ses représentants ont donc fait savoir qu'ils ne sont pas totalement convaincus de son succès au regard de la faible croissance des encours du PEA. Difficile en effet de compter sur le soutien des banquiers qui ont tout fait, depuis la disparition des agents de change à la fin des années 80, pour anesthésier le placement direct en actions au profit des Sicav et autres produits intermédiés.
Roland Laskine, Directeur de la rédaction
Achevé de rédiger le 17 cotobre 2018
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