Les prévisions de bénéfices
Bien que les prévisions de bénéfices à 12 mois sur les actions du CAC40 continuent de progresser depuis le signal d'achat de juin 2016 (chart ci-après), cela n'a pas empêché l'indice parisien de subir une correction dont l'épicentre s'est situé à Wall Street. Dans un de mes bulletins de janvier, j'évoquais en effet le risque important de décrochage des indice américains (Dow Jones à 24000 points), en raison notamment de la nouvelle vague de baisse sur le prix des Treasury-Notes à 10 ans, dans un contexte de valorisation excessive des indices américains.

Une configuration reste fragile à moyen terme
Concernant le CAC40, la configuration reste fragile à moyen terme et l'indice français continue de sous-performer les indices américains. Si l'indice s'est stabilisé sur le support des 5000 points, l'aversion au risque qui avait refait surface depuis l'été dernier s'est à nouveau renforcée. La prime de risque est remontée au-dessus de ses moyennes mobiles de référence (chart ci-après), et se situe maintenant clairement au-dessus d'un support haussier. Après les craintes d'une accélération de l'inflation outre-Atlantique, puis le contentieux commercial entre les Etats-Unis et la Chine, et maintenant la résurgence des tensions au proche Orient, les investisseurs sont clairement sur la défensive.

Valorisation des actions françaises
En termes de valorisation des actions françaises, celle-ci est en baisse depuis le début de l'année. Mesuré à l'aune du P/E prévisionnel à 12 mois, le marché paye actuellement en moyenne 15,9x les bénéfices prévisionnels des actions du CAC40, alors qu'il acceptait de les payer 17x en début d'année. Du coup, le P/E du CAC40 est retombé au-dessous de sa moyenne mobile à 10 ans. Ce n'est pas forcément de bon augure car comme je l'ai évoqué plus haut, les prévisions de bénéfices continuent de progresser et la conjoncture économique est favorable. Ce mouvement de réduction des valorisations résulte avant tout d'un sentiment de prudence des investisseurs qui ne sont plus disposés à payer les actions aussi chères que par le passé.
Ainsi, après un excès de valorisation en 2015, le risque est maintenant élevé que le P/E commette un excès dans l'autre sens (principe du Tao Boursier) et aille rejoindre la zone de sous-valorisation passant actuellement à 13,8x (chart ci-après). Toutes choses égales par ailleurs, cela fait planer un risque de retour de l'indice à 4600 points.

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Achevé de rédiger le 11 avril 2018
