La chronique cinéma de Valérie BOAS
jeudi 12 avril 2018
La chronique cinéma - avril 2018
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Quand on change de job, comme moi il y a trois mois, et que, ce faisant, on sort de sa zone de confort, on travaille beaucoup plus. C’est logique. C’est stimulant. C’est bien à tous points de vue sauf UN: le cinéma. Depuis le début de l’année j’y vais nettement moins: je me limite à une ou deux séances le week-end. Trop peu pour absorber le flux de nouveautés alléchantes qui envahit les écrans chaque mercredi.
Heureusement mon ardeur au travail ne s'est pas dressée entre la Berlinale et moi, si bien qu'en février j'ai pu aller passer quelques jours sans la capitale allemande et faire le plein de quelques bons films indépendants qui vont égrener les sorties françaises au cours des prochains mois. Parmi eux j'en retiens deux, en salles en ce moment :
Île aux chiens de Wes Anderson D'abord l'excellent “Île aux chiens” du non moins excellent Wes Anderson, justement couronné de l'ours d'argent du meilleur réalisateur. Allez voir ce film d'une fantaisie inouïe, foisonnant d'humour et de poésie. Situé dans un futur indistinct durant lequel les chiens, jugés trop nombreux par les hommes, sont exilés sur une île peu hospitalière, ce nouvel objet cinématographique hors norme mélange allègrement les codes du manga (l'action de situé au Japon), du film d'action, et du mélo. Autant dire qu'on ne s'ennuie pas. C'est à peine si on a le temps d'essayer de reconnaître les voix d'un casting en or (Edward Norton, Billy Murray, Scarlett Johansson et même... Yoko Ono).
La Prière de Cédric Kahn, L'autre film récompensé à Berlin que je vous recommande l'a été à travers son jeune acteur principal, Anthony Bajon. Il s'agit de « La Prière » de Cédric Kahn, un cinéaste éclectique, peu prolixe et à mon avis, largement sous-estimé. Kahn n'aime rien tant que d'aller fouiller aux confins de la société ceux qui en sont exclus ou la refusent. C'est le cas de son jeune héros, Thomas, qui échoue dans une communauté religieuse au terme d'un combat épuisant avec ses addictions. À vingt ans à peine, se retrouver à vivre en rase campagne et devoir obéir à une discipline de vie assez stricte n'a rien d'évident. Thomas -dont nous épousons peu à peu le point de vue grâce à un formidable travail d'empathie- va refuser l'obstacle, se révolter, finasser... jusqu'à ce que se dessine, imperceptiblement, la voie un peu chaotique de la rédemption. Âpre et rugueux, jamais facile, ce film sans concession est à voir dans une époque qui est aussi avide de spiritualité que méfiante à l'égard de la religion. Un tour de maître, tout simplement.
De ces films auxquels on repense longtemps après les avoir vus... surtout lorsque la vie fait que pendant un moment, on va moins au cinéma.
N'hésitez pas à visionner la bande annonce de ces films en cliquant sur les images
Valérie Boas est une professionnelle de la finance et une blogueuse cinéma. Retrouvez ses chroniques d'actualité sur son blog : http://theboboblog.wordpress.com |
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