« Acheter la rumeur et vendre la nouvelle ». Ce vieux dicton boursier pourrait fort bien caractériser la situation actuelle des actions américaines, car après avoir largement anticipé le projet de réforme fiscale en achetant massivement les actions américaines, les investisseurs devraient profiter de l’adoption de ce projet par le sénat américain pour prendre une partie de leurs bénéfices à l’approche des fêtes de fin d’année.
La perspective d'une consolidation du marché américain ne devrait pas jouer en faveur des actions européennes et notamment françaises. L'indice CAC40 qui s'est heurté au seuil des 5500 points est à la peine depuis quelques semaines et des signes d'une poursuite de la consolidation à court terme sont apparus, tant sur les données fondamentales que sur les indicateurs techniques.
Si depuis le signal de juin 2016, les prévisions de bénéfices de l'indice CAC40 sont toujours orientées à la hausse, on notera toutefois que leur rythme de croissance est en baisse par rapport au plus haut de juin 2017 (Cf. chart 1). En effet, à cette date, le taux de croissance ressortait à +15,8% (en glissement annuel), contre +12% en début de semaine.
Chart 1 : évolution du rythme de croissance des bénéfices anticipés sur 12 mois
des actions du CAC40 
La tolérance au risque continue également de baisser. La prime de risque sur l'indice CAC40 (écart entre la rentabilité anticipée du CAC40 et le taux d'intérêt des emprunts d'Etat à 10 ans) a augmenté de 0,8 point par rapport au plus bas annuel atteint en mai dernier. Cette configuration témoigne d'une progression de l'aversion au risque, les investisseurs exigeant dorénavant une prime de risque de 6,7% pour investir sur la Bourse de Paris (Cf. chart 2).
En termes de sentiment de marché, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, la progression de l'indice CAC40 depuis le début de l'année n'est pas due à un retour de l'appétit pour le risque puisque la prime de risque sur les actions du CAC40 a augmenté de 0,5 point dans le même temps.
Chart 2 : prime de risque à 12 mois de l'indice CAC40 
Décélération du rythme de croissance des bénéfices anticipés et progression de l'aversion au risque constituent deux facteurs qui devraient limiter la hausse du CAC40 d'ici la fin de l'année (résistance à 5550/5600 points), voire accentuer la consolidation des actions françaises sur 5100 points.
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