La baisse brutale des valeurs technologiques intervenue ces derniers jours (-3 % pour l’indice Nasdaq 100 au terme des deux séances de vendredi et lundi) suscite de nombreuses interrogations. Sommes-nous à la veille d’un krach des valeurs technologiques ? Ces titres ont-ils atteint la cote d’alerte, comme en 2000 ?
Une analyse détaillée de ce mini-krach montre que plus de la moitié du mouvement est attribuable aux fameux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) dont les capitalisations boursières se chiffrent par centaines de milliards de dollars. Il s'agit de sociétés proches de la maturité, sur lesquelles les investisseurs ont décidé de prendre leurs bénéfices après des hausses de cours de 30 % en moyenne depuis le début de l'année. Ces mastodontes, présents dans les portefeuilles de tous les fonds internationaux, n'ont rien à voir avec les bataillons de valeurs technologiques de taille moyenne qui font toute la richesse de la cote américaine. Ces sociétés présentent dans l'internet, la robotique, l'énergie verte ou les objets connectés sont toujours aussi recherchées : elles n'ont presque pas baissé et restent de très belles histoires de croissance.
C'est, hélas, de ce genre d'affaires dont nous manquons à la Bourse de Paris. Aucune valeur technologique n'est présente dans le CAC 40. Dans ce domaine notre retard est considérable. Nous avons réussi à développer un important pôle de compétence dans la biotechnologie avec 86 sociétés du secteur cotées à Paris, mais nous sommes en retard dans celui de la « tech ». Le succès des introductions récentes d'affaires comme Prodways dans l'impression 3D, de Balyo dans les chariots robots et de X-Fab dans les composants montre que nous allons dans la bonne direction.
Plusieurs initiatives, comme la création, en plein Paris, par Xavier Niel, de la Station F qui sera la plus grosse structure d'accueil de start-up dans le monde (plus de 1 000 entreprises sur 34 000 m2), les systèmes de financement de l'innovation par Bpifrance et les efforts développés par Euronext pour attirer des PME en Bourse, sont très prometteuses. Rien n'interdit de penser que les entreprises qui verront le jour dans l'ancienne halle Freyssinet du XIIIe arrondissement de la capitale, auront le moment venu leur place au sein du CAC 40.
Roland Laskine, Directeur de la rédaction
Achevé de rédiger le 14 juin 2017