Le palmarès des plus fortes baisses de cours depuis le 1er janvier parle de lui-même. La crise boursière que nous venons de connaître se concentre autour des valeurs pétrolières, des financières et de grands groupes exportateurs vulnérables au ralentissement de la croissance mondiale. Durant ces dernières semaines, la correction subie par tous ces titres avait sans doute été trop loin.
Dans le secteur des services pétroliers, la baisse de 62 % de CGG et de 50 % de Vallourec n'est pas la plus choquante. Ces sociétés de petite taille par rapport aux géants du secteur auront du mal à se remettre de l'effondrement de leur carnet de commandes à la suite du fort recul du prix du brut. De nombreux gros acteurs, comme Schlumberger et Technip ont beaucoup mieux résisté. De leur côté, les grands groupes producteurs, comme Total ou Royal Dutch Shell ont eux aussi davantage fait front.
Concernant les banques, nous étions entrés dans une correction excessive, qui a d'ailleurs été partiellement corrigée cette semaine. S'agissant de BNP Paribas ou de Crédit Agricole, il devenait en effet difficile de justifier des baisses de cours de 20 à 25 % en l'espace de quelques semaines, par la crainte d'une chute des bénéfices qui se sont révélés plus solides que prévu après publication. Même chose pour leur exposition au secteur pétrolier, finalement ressortie à un montant inférieur aux craintes des analystes. Ces deux banques sont tombées à des niveaux de valorisation représentant la moitié du montant de leurs fonds propres. Par précaution, nous avons fait alléger les positions sur ces deux titres en janvier, mais nous avions recommandé de conserver un solde.
De gros excès ont été commis du côté de certains groupes industriels, comme Alstom, Safran ou Valeo, mais aussi des sociétés de services, comme Capgemini, Publicis ou AccorHotels. Toutes ces affaires n'ont pas encore publié leurs résultats annuels, mais les craintes portant sur leurs faibles perspectives de croissance dans un monde en ralentissement sont déjà bien connues. Ces titres peuvent prétendre à un meilleur traitement boursier, nous conseillons de les conserver en portefeuille.
Roland Laskine, Directeur de la rédaction
Achevé de rédiger le 17 février 2016