La correction apparue dès les premiers jours de décembre commence à tirer en longueur. À la Bourse de Paris, l’indice CAC 40 a perdu près de 200 points, ce qui nous éloigne des 4 300 points de la fin novembre. La consolidation est du même ordre sur la plupart des grandes places mondiales.
La crainte d'un coup d'arrêt plus important que prévu de la politique de soutien à la croissance que mène la Fed depuis la fin de 2008 constitue la principale explication de la baisse. Sont ensuite évoqués un manque de visibilité sur la vigueur de la reprise dans les pays émergents, la menace d'un enlisement récessif dans la zone euro et des interrogations sur la capacité des entreprises à délivrer les hausses de résultats attendues.
En réalité, la plupart des gérants de fonds avaient déjà le sentiment d'avoir terminé l'année fin novembre avec des hausses de plus de 23 % à Wall Street et de 20 % en moyenne en Europe. À partir de ces hauteurs, ils n'ont eu qu'une idée : prendre leurs bénéfices et surtout ne s'exposer à aucun risque pour ne pas dégrader leur performance.
Aujourd'hui, plus personne n'attend de rally de fin d'année pour la simple raison qu'il a eu lieu de façon quasi-ininterrompue depuis le début du mois de juillet ! Un rebond au cours des toutes dernières séances de l'année reste tout à fait possible, mais il a de toute manière peu de chance de nous permettre de dépasser les niveaux atteints fin novembre.
Le sentiment qui domine parmi les gérants est « qu'il faut en garder pour l'année prochaine ».
Pour cela, le marché ne manque pas d'arguments : les banques centrales resteront à la manœuvre de part et d'autre de l'Atlantique, les États-Unis demeureront la locomotive du monde et la prime de risque qui pèse sur les actions depuis le début de la crise devrait continuer de se réduire.
Dans un autre registre, la fiscalité des plus-values a changé le1er janvier 2013. Pour un effet de levier maximum, les opérations de vente-achat de fin d'année doivent être faites non pas sur les titres les plus anciens en situation de moins-values, mais sur ceux qui sont en perte depuis moins de deux ans. Car les nouvelles mesures de taxation des plus-values s'appliquent aussi aux moins-values. Or celles-ci ne sont prises en compte dans leur totalité que pendant 2 ans, et deviennent ensuite dégressives.
Roland Laskine - Directeur de la Rédaction
Achevé de rédigé en décembre 2013