25 000 ! C’est le nombre d’actionnaires qu’une société du CAC 40 a perdu en quelques mois. La raison invoquée la plupart du temps : la fiscalité est devenue trop élevée, le jeu n’en vaut plus la chandelle.
A ces épargnants découragés par une pression fiscale sur les valeurs mobilières qui a doublé en dix ans, on ne peut même plus agiter la carotte du PEA, véritable incitation à l'investissement boursier et à l'épargne longue. Il serait bon que nos gouvernants retrouvent l'esprit de Pierre Bérégovoy qui en fut l'initiateur en digne successeur de René Monory, les deux seuls ministres des finances qui avaient compris l'importance de la rencontre entre l'épargne populaire et l'investissement productif.
Certes, les thuriféraires de l'action publique ne manqueront pas de nous faire remarquer que le projet de loi de finance pour 2014 prévoit le relèvement du plafond du PEA de 132 à 150 000 € et la création d'une PEA/PME avec un plafond spécifique de 75 000 €. Excellente mesure que votre Fédération aurait applaudi à tout rompre si elle n'avait été éclipsée par l'annonce aux effets dévastateurs de l'alourdissement des prélèvements sociaux sur les PEA de plus de cinq ans. Avec effet rétroactif !
D'aucuns objecteront que cela concerne les anciens plans et que rien de change pour les nouveaux. Mais pour des millions de détenteurs de PEA, ce sont des milliers d'euros qui sont en jeu. Surtout, c'est faire fi de la parole donnée. Quel crédit accorder à des gouvernements qui changent les règles avec une telle désinvolture ? Les actionnaires se souviennent douloureusement de l'abolition, en mars 2012, de l'abattement pour durée de détention applicable aux cessions de valeurs mobilières, qui avait été instauré fin 2005 par la même majorité de droite. Quelle mesure rétroactive nous attend demain ?
Pas étonnant que la pétition lancée le 11 octobre par Investir ait attiré 15 000 signataires en cinq jours. Vous aussi vous pouvez y contribuer en écrivant vite à vos représentants (http://www.assemblee-nationale.fr/14/qui/circonscriptions/index.asp et http://www.senat.fr/elus.html). Mais aussi en signant la pétition d'Investir en vous rendant sur www.investir.fr/peapetition. C'est urgent.
Article rédigé par Aldo Sicurani