Les Français ont été rassurés par le rebond des marchés financiers intervenu cet été, ils sont donc mieux disposés qu’auparavant à revenir sur les actions. C’est, en substance, ce qui ressort de l’étude réalisée début septembre par l’Observatoire UFF/Ifop auprès de 300 épargnants disposant au moins de 30 000€ d’avoirs financiers (hors immobilier).
Cette étude fait apparaître un net regain d'optimisme dans les rangs des investisseurs individuels puisque 48 % d'entre eux se disent confiants sur l'évolution des marchés boursiers au cours des six prochains mois. Il y a un an, 75 % d'entre eux se révélaient être au contraire plutôt pessimistes.
Cette enquête montre qu'en dépit de la pression fiscale de plus en plus forte qui s'exerce sur l'épargne, les Français restent attachés aux actions. Ils attendent en retour une bonne rentabilité et des plus-values, bien que ces dernières soient plus risquées que la moyenne des autres placements. Avec un indice CAC 40 en hausse de 16,5 % depuis le 1er janvier et un rendement moyen de 3,6 %, ils sont servis.
Les particuliers ont raison de revenir sur les actions, mais l'évolution récente des marchés montre qu'il faut rester vigilant et être toujours prêt à adapter sa stratégie d'investissement aux grandes tendances économiques. La multiplication des avertissements sur les résultats de nombreux groupes comme LVMH, Danone, Dassault Systèmes ou Nexans, montre en effet que ces sociétés sont touchées par le ralentissement intervenu dans de nombreux pays émergents, d'Asie et d'Amérique du Sud, ainsi que par le faible niveau d'activité en Europe.
Contrairement à toutes les attentes, les valeurs financières ont finalement peu souffert des craintes liées au plafond de la dette des États-Unis. Les plus gros dégâts intervenus ces derniers jours concernent les grands groupes exportateurs pénalisés par des résultats trimestriels qui s'annoncent moins bons que prévu. Ce revirement de situation ne doit pas être pris à la légère. Nous conservons les positions sur nos plus belles valeurs de croissance, mais nous nous intéressons surtout dans ce numéro à des sociétés en situation de retournement comme Air France-KLM ou Vivendi, ainsi qu'à des valeurs moyennes moins exposées aux émergents, comme Bonduelle, Bastide ou Vilmorin.
Roland Laskine - Directeur de la Rédaction
Achevé de rédigé en octobre 2013