Chronique Cinéma de Valérie BOAS
lundi 14 octobre 2013
Octobre : l’audace a changé de camp
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Franchement, je commence à en avoir un peu ma claque des films français. Entre comédies ratées et films d’auteurs faussement profonds, le cinéma hexagonal semble commettre ces temps-ci bourde sur bourde. A par quelques bonnes surprise depuis la rentrée, comme Jeune et Jolie et La Vie d’Adèle, tout se passe comme si une sorte de langueur s’emparait du cinéma français. Alors qu’ailleurs, et notamment aux États-Unis, l’industrie du cinéma s’arrache pour proposer des œuvres de qualité. Ce mois d’octobre en fournit quelques exemples révélateurs. Revue de détail des quelques problèmes de fond qui minent un ciné qui peine à se réinventer.
Problème n°1 : on applique à l'envi des recettes qui marchent (syndrome « Les Reines du Ring » vs. « Les Miller, une famille en herbe ») Premier problème : en France, les principaux acheteurs des films sont les chaînes de télévision. Or avec la crise, elles ont de plus en plus la tentation de jouer les valeurs sûres, c'est à dire à investir dans des films qui ont soi-disant fait leurs preuves. Moralité, il ne s'est jamais tant produit de comédies que depuis les cartons de « Bienvenue chez les Chtis » et « Intouchables ». Cette frilosité des télés favorise aussi les films à suite (La vérité si je mens, Le cœur des hommes) et surtout la bien-pensance. Mais n'a pas la grâce qui veut. Pour quelques films vraiment drôles, touchants et originaux, combien de « Reines du Ring » pitoyables, de « Eyjafjallajökull » paresseux ou de « 9 mois fermes » évitables ? Quand on voit l'impertinence et le rythme survolté de certaines comédies américaines qui cartonnent dans le monde entier, de « Very Bad Trip » à « Les Miller, une famille en herbe », on se dit que la comédie populaire française y a vraiment du chemin à faire pour se réinventer.
Deuxième problème : les scénaristes ne sont pas suffisamment payés, (syndrome « Gibraltar » vs. « Prisoners ») Deuxième problème français du moment : les scénaristes ne sont pas suffisamment payés. Il y a encore de l'argent pour le cinéma en France, où le budget d'un premier film d'auteur tourne autour de deux millions d'euros. Mais cet argent ne rémunère pas l'écriture. Souvent, d'ailleurs, les metteurs en scène eux-mêmes écrivent leurs scénarios, pour faire des économies. Du coup, leur écriture manque singulièrement de recul et souvent aussi de vraisemblance. Et comme il très difficile de faire un bon film avec un mauvais scénario, ou même avec un scénario moyen, on voit le résultat… C'est particulièrement frappant pour les thrillers, films policiers ou films d'action, qui ne supportent ni temps morts, ni dialogues mous ni intrigues cousues de fil blanc. Comparez les récents « Gibraltar » ou « La Confrérie des Larmes » avec l'excellent « Prisoners », de Denis Villeneuve, et vous pourrez vous en convaincre.
Troisième problème : les acteurs ne prennent pas de risque, (syndrome « Elle s'en va » vs. « Blue Jasmine » ) Si les scénaristes ne sont pas assez payés, les acteurs, eux, le seraient trop. Là encore, la faute en reviendrait aux télévisions, conservatrices par nature. Mais en disant cela, on oublie que le fait d'être bien payé n'est pas nécessairement un problème en soi : après tout, à Hollywood, les salaires sont bien supérieurs à ceux qui sont pratiqués en France et personne ou presque n'y trouve rien à redire. C'est que la surenchère pousse les acteurs à prendre des risques avec leur image ce que les acteurs français se refusent à faire. Prenez Catherine Deneuve dans Elle s'en va, d'Emmanuelle Bercot : elle n'est ni bonne, ni mauvaise, elle se contente d'être là. Et le film glisse sur elle, chacun projetant ce qu'il veut sur le visage de cette actrice à qui ses 50 ans de carrière semblent servir d'excuse pour ne pas jouer. La grande Catherine devrait aller voir Blue Jasmine et en prendre de la graine. Dans ce dernier opus de Woody Allen, la grande, l'immense Cate Blanchett livre une prestation incroyable et bouleversante en épouse déchue d'un Madoff de bas étage. Et il y a d'autres exemples côté masculin, avec la prestation époustouflante de Michael Douglas dans « Ma Vie avec Liberace ».
Alors, Mesdames et Messieurs les professionnels du cinéma français, à quand le retour de l'audace ?
N'hésitez pas à visionner la bande annonce de ces films en cliquant sur l'image
Valerie Boas est une professionnelle de la finance et une blogueuse cinéma. Retrouvez ses chroniques d'actualité sur son blog : http://theboboblog.wordpress.com |
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