Les chiffres sont impressionnants. Une récente étude réalisée par Goldman Sachs montre qu’au cours des six premiers mois de 2013, les flux financiers des investisseurs institutionnels américains vers les marchés d’actions en Europe ont atteint le niveau record de 65Mds$.
Cet afflux de liquidités, qui s'est poursuivi en juillet et août, a eu un impact d'autant plus fort que depuis 2008, les fonds anglo-saxons avaient totalement gelé leurs achats d'actions européennes, au profit notamment des marchés émergents. Les montants cités sont significatifs: au cours des cinq dernières années, ces pays ont bénéficié de 200Mds$ d'entrées de capitaux, alors que l'Europe a subi 100Mds$ de retraits.
Aujourd'hui, nous assistons au mouvement inverse et le réajustement est amorcé. Les performances boursières des pays d'Asie et d'Amérique du sud laissent à désirer, alors que les perspectives de redressement de l'économie européenne sont des plus prometteuses. Les investisseurs misent à la fois sur un rebond des bénéfices des sociétés européennes au second semestre et surtout sur un rattrapage des cours par rapport aux niveaux de valorisation de Wall Street.
La plupart des analystes considèrent que cette tendance n'est pas terminée, puisque les achats des fonds anglo-saxons ont tout juste retrouvé la moyenne annuelle observée depuis 1978. Si les entrées de capitaux retrouvent le rythme des années 2003-2008, ce sont 200Mds$ supplémentaires qui pourraient arriver en Europe dans les années à venir.
À la Lettre des Placements, nous gardons la tête froide, mais nous savons aussi que l'afflux de liquidités constitue un très puissant moteur de hausse des cours. C'est la raison pour laquelle nous sommes plutôt confiants sur l'évolution des marchés dans les mois à venir.
Nous resterons cependant attentifs à l'évolution prochaine des profits des entreprises, car la progression des cours s'est faite cet été par une expansion des multiples de capitalisation, sans que la hausse des profits ait suivi dans les mêmes proportions. Toute hausse des titres doit en effet être rapidement confirmée par une amélioration des fondamentaux, sans quoi elle est condamnée à retomber.
Roland Laskine - Directeur de la Rédaction
Achevé de rédigé en septembre 2013