Dans La lettre des Placements, Roland Laskine vous livre son analyse mensuelle du marché.
Dans La Lettre de fin janvier, nous estimions qu'une "consolidation serait bienvenue". Nous n'appelions pas la baisse de nos vœux, mais les cours étaient montés trop vite. Nous avions du mal à trouver des opportunités d'achat. Après trois semaines plutôt chaotiques, marquées par quelques fortes baisses de cours, les marchés nous paraissent aujourd'hui nettement plus porteurs.
Les incertitudes économiques sur l'évolution de l'activité dans la zone euro et aux États-Unis sont toujours grandes, mais les publications de résultats sont riches d'enseignements. Les investisseurs disposent désormais d'une vision beaucoup plus claire qu'auparavant des sociétés qui résistent à la crise et surtout de celles qui sont capables de croître dans un environnement toujours plus difficile. Au cours de ces dernières semaines, les analystes ont ajusté leurs prévisions de résultats pour l'année en cours : celles-ci sont désormais beaucoup plus crédibles que celles réalisées fin 2012. Avec un multiple de capitalisation moyen de 11,5 fois les profits attendus pour 2013, la cote française est revenue de nouveau à des niveaux de valorisation attractifs.
Notre sentiment est que le terrain est aujourd'hui propice aux initiatives d'achat. Toute la question est de savoir sur quelles valeurs miser.
Les publications récentes nous donnent la voie. Les grands groupes à la tête de marques solides dans le secteur des biens de consommation, comme L'Oréal, Danone, Nestlé ou Essilor font mieux que résister. Ils renforcent sans cesse leur présence dans les pays à forte croissance et leur potentiel bénéficiaire est loin d'être pleinement valorisé. Dans un autre registre, on se rend compte que de nombreuses affaires plus cycliques, comme Lafarge, Michelin, Casino, Publicis et BNP Paribas, qui interviennent toutes dans des secteurs difficiles, ont enregistré des performances supérieures aux attentes des analystes. Ces titres peuvent être, eux aussi, mis en portefeuille sans grande inquiétude sur leur capacité à combler leurs actionnaires dans une optique de moyen terme. À l'opposé, comment s'étonner des piètres performances de groupes comme FranceTelecom, TF1, Peugeot ou Pages Jaunes qui réalisent l'essentiel de leur activité dans l'Hexagone ?
Roland Laskine - Directeur de la Rédaction
Achevé de rédigé en février 2013