Réussir la Création de son club d'investissement
Sur le papier, créer un club, c'est très simple. Puisque le club est une indivision, il n'y a ni formalité administrative, ni frais d'enregistrement. Une fois que vous aurez réuni entre 5 à 20 personnes intéressées par la formule, il vous suffira de remplir et de signer les statuts puis d'ouvrir un compte, au nom du club, auprès d'un intermédiaire financier. Vous serez dès lors fin prêts pour commencer.
En pratique, c'est un peu plus compliqué car il n'est pas évident de recruter des membres. Il ne vous sera pas facile de trouver parmi vos proches, vos amis, vos (anciens) collègues de travails ou vos relations des gens intéressés par la Bourse ou disposés à se lancer dans l'aventure. C'est pourtant une excellente source de recrutement. ![]() Pour ceux qui seraient tentés de se laisser aller à la facilité en essayant de rejoindre un club existant, nous préférons les prévenir tout de suite : cette approche non plus ne va pas de soi. Contrairement à ce qui était encore le cas jusque dans les années 90, les intermédiaires financiers assurent de moins en moins leur rôle d'intermédiaires entre les clubs qui recrutent et les particuliers. Les clefs du succès Pour recruter des membres, tout dépend de la façon dont vous allez présenter les choses. Après tout, il ne s'agit que d'accumuler des sommes modestes pour investir et se constituer un petit capital sur le long terme tout en accumulant un savoir et beaucoup d'expérience. Présenté sous cette forme, vous serez surpris de constater que vous trouverez dans votre entourage plus ou moins proche, plus de personnes que vous le croyez susceptibles de prêter une oreille attentive à vos arguments. La difficulté est ailleurs. Elle réside dans la réunion de trois conditions indispensables au succès de votre futur club. Qu'une seule ne soit pas remplie et vous partirez sur des bases bancales, sources de frustrations futures, voire d'échec. Premier élément, le club est une activité sociale à caractère éducatif. Pour que celle-ci soit agréable, ses membres doivent aimer travailler en équipe et être prêts à partager leurs idées et le fruit de leur travail. N'oubliez pas que, même si vous n'êtes pas tenus de rester jusqu'au bout, vous vous engagez tous au départ pour dix ans et que cet effort de longue durée suppose une bonne entente entre les différents membres du groupe. La deuxième condition tient à la philosophie d'investissement. Il est indispensable que tous adhèrent à la même approche boursière. En schématisant, on peut dire que la Bourse se partage entre les investisseurs à long terme et ceux qui veulent intervenir très fréquemment pour dégager des plus-values rapides, les fameux « day traders » qui font des allers-retours rapide en Bourse. La deuxième approche est très séduisante pour l'investisseur débutant. La perspective d'un gain rapide agit sur le néophyte comme la lumière sur l'insecte. Et produit les mêmes effets. Ils sont légion les particuliers qui se sont lancés en Bourse à la fin des années 90 et qui jurent depuis qu'on ne les y reprendra plus. Pourtant, il est essentiel que chacun des futurs membres du club comprennent qu'ils s'engagent dans une démarche à long terme, seule garante du succès. La troisième condition - probablement la plus difficile à réunir – est d'obtenir la participation active de tous à la gestion du portefeuille commun. C'est une épreuve que rencontre chaque club et qui peut avoir des causes multiples. La composition du club peut être hétérogène avec des membres initiés qui côtoient les néophytes, ces derniers se reposant sur l'expérience des premiers. Les plus expérimentés peuvent aussi prendre en main la gestion du portefeuille pour que « ça aille plus vite » faisant fi du caractère pédagogique du club d'investissement. La modestie des sommes en jeu incite parfois certains membres à limiter leur participation à leurs versements mensuels sans s'impliquer davantage. Ils oublient un peu vite que le club permet la confrontation entre ses différents membres tout en étant une source précieuse d'idées d'investissement que chacun peut mettre ensuite en œuvre dans son portefeuille personnel.
Il est donc indispensable que les clubistes se partagent les responsabilités et le travail de recherche. Exposés sectoriels, argumentation sur les choix de valeurs ou explication d'une technique boursière particulière doivent animer les réunions périodiques et rythmer la vie du club. Combien de membres ? Il n'existe pas de nombre idéal. Disons qu'il doit être suffisant pour permettre une bonne répartition des tâches. Mieux vaut un club de moins de dix membres motivés partageant la même conception de l'investissement qu'un club de vingt personnes peu assidues. Cependant, compte tenu des défections éventuelles et des empêchements ponctuels, plus le club aura de membres et mieux ce sera. Ainsi, il y aura toujours un nombre élevé de participants aux réunions ce qui permettra d'en maintenir l'intérêt. En outre, plus les versements mensuels seront nombreux et plus le portefeuille sera alimenté par des liquidités à investir, de manière à éviter que les frais de courtage ne limitent la plus-value potentielle. Combien verser ? Une des grandes vertus du club d'investissement réside dans l'adage bien connu : « L'union fait la force ». C'est particulièrement vrai en ce qui concerne l'aspect financier. De façon générale, les épargnants se plaignent de ne pas avoir assez d'argent pour investir en direct en Bourse. On ne peut pas leur donner complètement tort même si les frais ont beaucoup baissé. Malgré la concurrence féroce que se livrent les quelques courtiers en ligne qui opèrent encore, il n'est pas raisonnable de passer un ordre inférieur à 1 500 euros. Toutefois, on peut se limiter à des ordres de 500 euros au moment du démarrage du club pour permettre à ses membres de passer rapidement des ordres sans attendre qu'un capital suffisant soit constitué. Pour beaucoup de gens qui veulent se constituer un portefeuille, c'est une somme certainement rédhibitoire ou qu'ils ne peuvent envisager qu'à un âge relativement avancé. Avec le club d'investissement, cette objection saute. Les clubs qui démarrent avec une cotisation exceptionnelle entre 300 et 500 euros et des versements mensuels allant de 60 à 80 euros par membres sont monnaie courante. Mais pour le plaisir de la démonstration et vous persuader de l'intérêt des versements réguliers, prenons une hypothèse encore plus modeste : 25 euros par mois. Pratiquement tout le monde en France peut fournir un tel effort. Pour un club de vingt membres, cela fait 6 000 euros à investir chaque année. A quoi peut-on raisonnablement s'attendre au bout de dix ans ? Difficile à dire et on ne peut que se livrer à des conjectures. Mais si l'on prend comme postulat le rendement annuel moyen des actions françaises entre 1972 et 2012 dividendes réinvestis (8,5%), on obtient un portefeuille de 94 000 euros pour 60 000 versés. Ainsi en ayant patiemment et régulièrement versé 25 euros par mois pendant 120 mois (3 000 euros), chaque clubiste recevra 4 700 euros au moment de la dissolution du club[1].Soit une plus-value brute de 57% ! Toutefois, l'hypothèse très modeste que nous avions prises pour le plaisir de la démonstration - 25 euros par mois et par membre - semble un engagement trop faible pour assurer dès le départ une certaine masse critique au club qui permettra de maintenir l'intérêt de chacun de ses membres. C'est pourquoi, nous recommandons un versement exceptionnel individuel de l'ordre de 400 à 500 euros suivi de mensualités oscillant entre 60 et 100 euros. Ce qui reste très loin du plafond annuel (5 500 euros). ![]() Aller jusqu'à ce plafond paraît-il souhaitable ? Rares sont les clubs qui y ont recours puisque, selon la 7e enquête nationale sur les clubs d'investissement, seuls 5 % d'entre eux percevaient des cotisations mensuelles supérieures à 150 euros par membre. Au-delà de l'effort financier personnel que cela implique, la pression psychologique qui s'exerce sur les adhérents devient rapidement énorme. En effet, imaginez un club de 15 membres qui verseraient le maximum autorisé. Ce ne sont pas moins de 825 000 euros qui seraient déposés sur le compte pendant les dix ans que durerait le club. C'est pourquoi, investir de tels montants ne peut se concevoir que dans des clubs très cohérents et, lorsque aux côtés de la démarche pédagogique, intervient une logique d'optimisation fiscale. Comment verser ? Le mode choisi peut paraître anodin, mais la question a son importance. Trop de clubs la négligent ce qui complique la tâche du trésorier et peut tendre les relations entre les membres. Il existe deux modes de versements :
La réunion constitutive Cette phase est primordiale et tous les futurs clubistes doivent s'y préparer. Avant d'assister à la réunion constitutive, chaque participant devra s'être renseigné sur les clubs et leur fonctionnement. Sur simple demande auprès de la F2iC ou sur son site Internet, ils pourront obtenir le Guide du Clubiste qui contient un modèle de statuts et de comptabilité des opérations. La réunion constitutive est obligatoire pour tous les membres puisque c'est à cette occasion qu'ils signeront les statuts du club. Elle peut se tenir n'importe où voire même, mais c'est de plus en plus rare, chez l'intermédiaire financier. Si ce dernier est disposé à fournir un animateur au club, il est bon qu'il assiste à la première réunion. Il faut que les choses soient claires dès le départ et la démarche bien comprise par chacun : le club n'est pas un moyen de s'enrichir rapidement et le rejoindre relève d'une décision réfléchie. Le montant de la cotisation doit être discuté et librement approuvé par tous. Le ou les initiateurs du club doivent s'assurer qu'il ne dépasse pas les possibilités de chacun. Tout le monde doit bien comprendre que les sommes versées vont être investies sur des placements risqués et que, d'expérience, il ne faut pas s'attendre à des gains significatifs dans les premières années de la vie du club car la rentabilité d'un investissement est rarement immédiate. Une fois ces principes posés et clairement compris, la constitution du club peut commencer. Il n'y a pas d'ordre du jour précis mais un certain nombre d'étapes incontournables :
Les statuts sont organisés en huit sections principales : - La création et l'objet du club. - Les ressources et l'emploi des fonds versés. - Le fonctionnement du club et son administration. - L'admission, la démission, le décès ou l'exclusion de membres. - La comptabilité des produits. - La répartition des produits. - La dissolution du club. - L'acte constitutif.
Sans oublier, bien sûr, l'envoi de la liste détaillée des membres à la F2iC et l'ouverture d'un Espace Club sur www.f2ic.fr !
[1] Imaginez que vous fassiez cet effort dès le début de votre carrière professionnelle pendant 40 ans et c'est vingt fois cette somme que vous empocheriez. |
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