Rubrique Marché - Magazine Inform@ctions n°54 - Novembre 2013
jeudi 20 décembre 2012
Quand l’indice CAC40 mesure mal le vrai rendement des actions
Depuis l’éclatement de la bulle Internet et la fin brutale de l’euphorie des années 90, l’opinion publique et les épargnants se méfient de la Bourse. Ce désamour se nourrit des performances médiocres du baromètre phare de la place parisienne depuis dix ans. Médiocres ? Loin de là si l’on prend en compte toutes les données des problèmes. Et avant tout en réintégrant les dividendes dans le calcul du CAC40, comme l’on fait les Allemands avec le DAX, leur indice de référence.
A l'heure où j'écris ces lignes, les investisseurs, soulagés de la résolution – certes temporaire – de la crise politique et budgétaire américaine, portent les actions à de nouveaux sommets. A 4 286,03 points à la clôture de la séance du 18 octobre, l'indice CAC 40 retrouve ses cours des jours précédant la faillite de la banque Lehman Brothers, début septembre 2008. Soit une progression de de 17,7 % depuis le début de l'année et de 32 % depuis le 1er janvier 2012. Sans pour autant qu'une amélioration sensible de l'environnement économique soit annoncée en Europe tant le continent semble englué dans ses lourdeurs, contradictions et contraintes politiques, économiques et financières. Au point que de nombreux stratèges actions avertissent que le phénomène de rattrapage des valorisations est sur le point d'arriver à son terme et que l'anticipation de la reprise est déjà bien dans les cours.
A 10 % au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, l'indice parisien est à l'orée de la zone dangereuse où la probabilité d'une correction devient élevée. A examiner les consensus valeur par valeur, on constate que soit les cours ont atteint ou dépassé les objectifs soit qu'ils s'en approchent de près. La raison veut que dans une telle situation, l'investisseur prudent prenne quelques bénéfices sur ses lignes les plus performantes pour avoir en main les munitions nécessaires en cas de retournement du marché. C'est là de la cuisine de tous les jours. La recette peut sembler simple mais sa mise en application demande doigté, expérience et un brin de maîtrise de soi.
Car à trop garder le nez collé sur le guidon, on en oublie l'essentiel. Quand on assure soi-même la gestion de son portefeuille, on doit avoir présent à l'esprit que, pour gagner de l'argent en Bourse avec une grande assurance de réussite, il faut avoir plus une mentalité de marathonien que de sprinter. Guy Marty, directeur général de l'Institut de l'épargne immobilière & foncière (IEIF), le rappelait opportunément dans un article publié par la Revue Banque cet été. Malgré quarante années de transformation profonde du monde, de bouleversements souvent radicaux et d'événements traumatisants source d'une volatilité quotidienne de plus en plus grande, la progression des actifs a été, somme toute, assez régulière et équilibrée. Et, comme le montre si bien le graphique ci-dessous, les actions arrivent en tête, avec une progression annuelle moyenne de 10,5 %, ce qui est assez logique puisque c'est « le prix à payer pour des fluctuations plus importantes mais atténuées par le réinvestissement des dividendes ».
Guy Marty touche là un point essentiel. L'impact des dividendes dans la performance d'un portefeuille est déterminant. Le commun des mortels ne mesure pas la différence que peut faire un supplément de performance de 2 à 5 % par an selon les périodes. Historiquement, jamais depuis la création de l'indice CAC 40, les entreprises françaises ont été aussi généreuses avec leurs actionnaires. Oublions les rachats d'actions et concentrons-nous sur les seuls dividendes. Sur les dix dernières années, ce sont un peu plus de 300 milliards d'euros qui ont été reversés aux actionnaires des entreprises composant l'indice phare de la Bourse de Paris.
Ce « rendement » n'apparaît nulle part quand on parle de la Bourse. Et pourtant, il a un impact bien réel. De janvier 2004 à octobre 2013, le CAC a gagné un maigre 23 %. Soit tout juste 2 % par an en moyenne, à peine autant que ce que donnait le Livret A il n'y a encore pas si longtemps. Et sans impôt ! Mais si l'on réintègre les dividendes nets dans ce calcul, le résultat est tout autre : une hausse globale nette de 63 %, soit 4,97 % de rendement par an. Ce n'est pas l'Eldorado mais c'est déjà plus encourageant. Surtout avec une inflation inférieure à 2 %.
Depuis le lancement de l'indice CAC 40, l'image est encore plus flatteuse. Démarrant à 1 000 points au 31 décembre 1987, notre indice de référence a été multiplié par 4,3 fois en un peu moins de vingt-six ans. C'est pas mal. Il n'y a pas beaucoup d'actifs qui peuvent se targuer d'une telle performance. Chaque année, cela fait un rendement moyen de 5,65 %, dans une période de faible hausse des prix. Mais, sur la même période, l'indice CAC 40 NR (pour Net Return), qui réintègre les dividendes déduction faite des prélèvements à la source , a été multiplié par 7,8 fois. Avec une progression annuelle moyenne de 7,98 % c'est le champion toute catégorie des placements. Immobilier inclus.
L'ennui avec l'indice CAC 40 dividendes réinvestis, c'est que personne n'en parle et qu'il n'est pas facile à trouver (cherchez dans European Indices sur le site nyx.com, code PX1NR). C'est dommage car cet indice mesure la performance véritable des actions pour l'investisseur, comme l'illustre si éloquemment le graphique ci-contre. De plus, il a une vertu psychologique indéniable. Quand les Allemands pouvaient claironner, en juin 2007, que l'indice DAX de Francfort avait battu son record de septembre 2000, nous en étions à nous lamenter d'avoir encore 900 points à parcourir pour battre le nôtre. Alors que nous l'avions nous aussi effectivement battu. Si, comme les Allemands, nous intégrions les dividendes bruts dans notre mode de calcul, nous pourrions claironner une hausse de 21 % depuis le début de l'année contre 16 % à Francfort.
Achevé de rédiger par Aldo SICURANI le 21 octobre 2013
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